Note de lecture sur Bourdieu, Anthropologie économique, cours au Collège de France, 1992-1993
À propos de BOURDIEU Pierre, Anthropologie économique, cours au Collège de France, 1992-1993, éd. établie par P. Champagne et J. Duval, Seuil ; Raisons d’agir, 2017.
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Bourdieu s’est intéressé à l’économie depuis ses premiers travaux en Algérie. Tout en bâtissant une œuvre « orientée, et cela dès l’origine, contre la réduction de toutes les pratiques à l’économie » (1992, p. 92), il emprunte de nombreux concepts à la théorie économique : capital, investissement, profit, valeur, offre, demande, marché, monopole, contrat, concurrence. Il est ainsi surprenant de voir qu’il n’a consacré à l’économie que deux années de ses cours au Collège de France, dont seule la première est ici retranscrite. Ces neufs cours, donnés entre avril et juin 1993, se divisent en deux parties : à une longue introduction consacrée à l’« Essai sur le don » de Mauss succède une réflexion très générale sur la théorie néoclassique, l’homo œconomicus et les fondements sociaux de l’action économique. Ils sont assez décevants.
- À la sortie du livre, j’ai demandé à la Revue économique puis à la Revue d’économie politique si une recension de cet ouvrage les intéresserait. Les deux m’ont répondu non. J’ai ensuite sollicité la Revue de la régulation, qui m’a fait part de son intérêt mais a finalement refusé ma note. Motif : « nous préférons que les travaux que nous publions soient apurés de jugements non démontrés (propos dithyrambiques ou critique à charge). Nous trouvons votre note un peu trop définitive dans son ton et ses conclusions et, dans la mesure où vous contestez certains concepts de Bourdieu, nous aimerions qu’un raisonnement construit explique en quoi il est erroné de les mobiliser. [...] Pourquoi lire un ouvrage jusqu’au bout s’il n’a d’intérêt pour personne ? » Après quoi, j’ai laissé tombé.
